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Manger l'art à Fiac

Le goût de la mort, installation comestible Afiac
Spectaculaire de l’aléatoire Festival d’art contemporain 2013, Fiac
En collaboration avec le lycée hôtelier Renée Bonnet de Toulouse
Commissaire d’exposition : Patrick Tarrès
Date : 2013
Photo : Renaud Barrière

Comment réaliser « l’aléatoire » comme processus spectaculaire de l’esthétique ? « L’aléatoire » s’exerce dans le geste. Dans la construction au sein même du geste du croquis. Dans la gourmandise des couleurs, des lignes, des points, comme projection d’un dispositif plastique à ingérer, afin de saisir le geste du spectateur dans sa réception. " Manger l’art au sein de la terre active le sens de la mort comme petite mort du plaisir esthétique et gastronomique. Il s’agit de creuser la distance esthétique, entre le spectateur et l’aliment, pour offrir une relation sacrée du goût à caractère monumental : du tombeau à la pyramide mexicaine, au bain romain, un rectangle de 8m sur 3m aspire le paysage dans ses profondeurs. Le goût est une offrande déposée sur un sel de lumière au sein de la terre nourricière. En collaboration avec le Lycée Hôtelier Renée Bonnet, le goût active l’espace immaculé du noir au rouge plaisir : des pains à l’encre de seiche et parmesan en forme de ligne, de petits seins noirs couronnés de pâte d’amande rose, et des seins rouges à pâte morte (Arnaud Vienne), des boudins noirs à la pistache, des carottes à la grenadine (Olivier Marchi), des fleurs noires en sucre, des millefeuilles roses-violets de saumon et betteraves, des carrés noirs chocolats et son jus rouge au piment d’espelette (Nicolas Edru), des bijoux à la grenade prisés en gelée de Sake ( Vincent Letienne) et des ronds de chèvre noircis sur un lit de vin (Xavier, fromager). La gourmandise est couleur, ligne, point comme projection d’un dispositif plastique à ingérer, afin de saisir le geste et le mouvement du spectateur dans sa réception aléatoire. Telle une palette comestible l’œil enjambe les formes, les couleurs, les textures, activant un déplacement imaginaire du corps. Le corps alimentaire prend forme. L’idée est d’amener le spectateur à segmenter son propre corps et goûter l’image de sa propre mort. Spectaculaire de l’être, volant ou rampant, l’animal est un humain qui adapte son comportement en tant que mangeur d’une œuvre d’art. " Extrait du catalogue d’exposition AFIAC 2013 Festival d’art contemporain, Fiac

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